samedi 18 février 2017

De la nécessité de combattre la tyrannie



Le dictateur nord-coréen Kim Jong Un a vraisemblablement commandité le meurtre de son demi-frère Kim Jong-Nam. S’il peut tuer son frère et son oncle de sang froid, je ne parviens pas à imaginer ce que subissent les simples citoyens nord-coréens au quotidien. 

En quoi ça nous concerne ? En quoi un crime politique commis dans une terre aussi lointaine concerne un blog qui traite principalement de questions africaines ? Eh bien parce que ce crime montre encore une fois la cruauté d’une dictature, et que la dictature est l’un des grands fléaux qui handicapent la majorité des pays africains

La Corée du Nord est un pays très fermé et donc personne ne sait ce qui s’y passe réellement. Mais je pense que ce qui se passe là-bas  n’est pas très différent de ce qui se passe dans les pays africains dirigés par des autocrates.  Les dictateurs ont ceci en commun : ils tuent, emprisonnent et exilent leurs opposants, leurs concurrents ou simplement ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. A des degrés divers, bien sur.

Si la presse occidentale s’intéresse beaucoup de se qui se passe en Corée du Nord, c’est parce que, avec ses ambitions nucléaires, elle menace les pays alliés de l’Occident en extrême Orient, à savoir la Corée du Sud et le Japon. Les autocrates africains qui se contentent d’opprimer leurs propres citoyens eux, on n’en parle presque jamais. 

Les dictateurs sont à combattre parce qu’ils sont une menace pour l’humanité. Ils sont une menace pour ce que les Américains appellent le « rêve américain », mais qui est en réalité un rêve universel : le droit à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur. 

Les dictateurs parviennent à prendre nos sociétés en otage parce que nous les laissons faire. S’ils parviennent à se maintenir longtemps au pouvoir, c’est parce que ceux qui s’en accommodent sont beaucoup plus nombreux que ceux qui les combattent. Beaucoup s’en accommodent par peur, et c’est compréhensible : entre se taire et préserver sa vie et  risquer la mort en tenant tête a un despote, le choix n’en est pas vraiment un. D’autres s’accommodent aux dictatures aussi longtemps qu’ils en profitent et que leurs intérêts sont préservés. Mais ce n’est qu’un mirage car, sous une dictature, tous ceux qui semblent en sécurité aujourd’hui juste parce qu’ils sont en position de pouvoir peuvent se réveiller déshérités demain par plus puissant qu’eux parce qu’il n’y règne que la loi de la jungle. 

Vous me direz qu’il y en a de bons dictateurs. L’intellectuel ghanéen George Ayittey a une réponse sans équivoque à cette question : un bon dictateur est celui qui est dans un cercueil. En ce qui me concerne, s’il est possible d’empêcher les dictateurs de nuire sans mettre personne dans un cercueil, ca me conviendrait. Je me contenterai de les voir répondre de leurs crimes devant la justice. 

Et si vous n’êtes toujours pas convaincu qu’il faut combattre la tyrannie, lisez Garry Kasparov 


« Si l'injustice et l'oppression ne sont pas assez mauvaises, les gouvernements autoritaires ont un énorme coût social. Les pays dirigés par des dictateurs ont des taux de maladies mentales plus élevés, des niveaux de santé et d'espérance de vie moins élevés et, comme l'a fort bien dit Amartya Sen, une plus grande susceptibilité à la famine. Leurs citoyens sont moins instruits et déposent moins de brevets. En 2016, plus de brevets ont été déposés en France que dans tout le monde arabe - non parce que les Arabes sont moins entreprenants que les Français, mais parce que presque tous vivent sous un autoritarisme étouffant. De toute évidence, la suppression de la liberté d'expression et de la créativité a des effets néfastes sur l'innovation et la croissance économique. Les citoyens des sociétés libres et ouvertes telles que l'Allemagne, la Corée du Sud et le Chili témoignent des progrès dans les affaires, la science et la technologie que les Biélorusses, les Birmans et les Cubains ne peuvent que rêver.

Et considérez que les nations libres ne vont pas à la guerre les unes contre les autres. L'histoire a montré que c'était la seule loi ironique de la théorie politique. Pendant ce temps, les dictateurs sont toujours en guerre, souvent avec une puissance étrangère et toujours avec leur propre peuple. Si vous êtes préoccupé par la santé publique, la pauvreté ou la paix, votre mandat est clair: combattre la tyrannie. »

jeudi 16 février 2017

Africa has only 9 democratic countries



According to the Democracy Index 2016 Africa has only one “full democracy”, 8 “flawed democracies”, 14 “hybrid” regimes and 27 authoritarian. Four indicators are considered for the classification: electoral process and pluralism; functioning of government; political participation; political culture and civic liberties.   

I decided to share this classification so that anyone can understand who is who in Africa. For more details, read the original classification here.



Full democracy
1.       Mauritius

Flawed democracies
2.       Cape Verde
3.       Botswana
4.       South Africa
5.       Ghana
6.       Lesotho
7.       Tunisia
8.       Namibia
9.       Senegal

Hybrid regimes 
10.   Zambia  
11.   Tanzania
12.   Mali
13.   Benin
14.   Malawi
15.   Kenya  
16.   Liberia  
17.   Uganda
18.   Madagascar  
19.   Morocco  
20.   Burkina Faso
21.   Sierra Leone
22.   Nigeria
23.   Mozambique  

Authoritarian
24.   Mauritania
25.   Niger
26.   Cote d’Ivoire
27.   Gabon
28.   Comoros
29.   Ethiopia
30.   Algeria
31.   Cameroon
32.   Angola
33.   Togo
34.   Egypt
35.   Guinea
36.   Rwanda  
37.   Zimbabwe
38.   Swaziland
39.   Congo Brazzaville
40.   Gambia
41.   Djibouti
42.   Burundi
43.   Soudan
44.   Eritrea
45.   Libya
46.   Gunea-Bissau
47.   Democratic Republic of Congo
48.   Equatorial Guinea
49.   Central African Republic
50.   Chad

mardi 14 février 2017

L’Afrique a seulement 9 pays démocratiques



D’après le Democracy Index de 2016 qui vient de sortir, l’Afrique a une seule « démocratie complète », huit  démocraties moyennes, 14 régimes « hybrides » et 27 autoritaires. Democracy Index a cinq critères de classement : le processus électoral et le pluralisme, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique, la culture politiques et les libertés.

 M'inspirant de ce rapport, j’ai jugé bon de partager sur ce blog le classement des pays africains sur l’échelle démocratique pour que chacun sache qui est qui sur le continent :


Les démocraties complètes
1. Ile Maurice 




Les démocraties moyennes
2.   Cape Vert
3.   Botswana
4.  Afrique du Sud
5.  Ghana
6.   Lesotho
7.  Tunisie
8.  Namibie
9.   Sénégal

Les régimes hybrides
10.   Zambie
11.   Tanzanie
12.   Mali
13.   Bénin
14.   Malawi
15.   Kenya
16.   Liberia
17.   Uganda
18.   Madagascar  
19.   Maroc
20.   Burkina Faso
21.   Sierra Leone
22.   Nigeria
23.   Mozambique

Les régimes autoritaires
24.   Mauritanie
25.   Niger
26.   Cote d’Ivoire
27.   Gabon
28.   Comores
29.   Éthiopie
30.   Algérie
31.   Cameroun
32.   Angola
33.   Togo
34.   Égypte
35.   Guinée
36.   Rwanda
37.   Zimbabwe
38.   Swaziland
39.   Congo Brazzaville
40.   Gambie
41.   Djibouti
42.   Burundi
43.   Soudan
44.   Érythrée
45.   Libye
46.   Guinée Bissau
47.    République Démocratique du Congo
48.    Guinée équatorial
49.   République centrafricaine
50.   Tchad