L’année 2017 commence relativement bien pour la République
Démocratique du Congo. L’accord entre le pouvoir et l’opposition est une preuve
que quand il y a la volonté, les conflits peuvent se régler pacifiquement.
L’accord prévoit un partage du pouvoir entre le pouvoir et l’opposition
jusqu’aux élections qui doivent être organisées avant la fin de 2017. Plus
important encore, l’accord prévoit que pendant cette transition le président
Joseph Kabila ne pourra pas briguer un troisième mandat et qu’il n’y aura pas
de révision de la Constitution pour lui permettre de le faire.
Cet accord est généralement bon puisque l’objectif
de la transition est de préparer des élections crédibles qui devraient permettre
à la RDC d’entamer un nouveau départ. Et cette transition devrait être une réussite
puisque, le président Joseph Kabila n’étant pas supposé participer à ces élections, il devrait les organiser de façon impartiale,
désintéressée.
Mais le problème est que Kabila ne veut pas quitter
le pouvoir et, pour cette raison, il n’y a aucune certitude qu’il respectera
cet accord. Ce qui lui a poussé à ne pas organiser des élections avant la fin
de son mandat peut aussi le pousser à ne pas les organiser à l’issue de cette
transition. Il a prétendu qu’il n’y avait pas d’argent pour les organiser
dans les délais, il peut toujours lancer cet argument pour ne pas les
organiser d’ici fin 2017. Il a toujours le contrôle de la police, de l’armée et
des services de renseignements, il a donc les moyens de pervertir cette
transition à n’importe quel moment et d’entamer une révision de la Constitution
qui le permettra de rester au pouvoir aussi longtemps que possible.
Ce qui doit pousser les opposants à rester prudents
est de voir ce qui se passe dans le Burundi voisin. Les accords d’Arusha signés
en 2000 précisent très bien qu’aucun président ne doit briguer plus de 2
mandats, mais le président Pierre Nkurunziza les a violés en briguant un troisième
mandat en 2015 et il veut changer la Constitution pour briguer un quatrième
mandat en 2020.
La question que les opposants doivent se poser maintenant est : qu’allons-nous faire si
Joseph Kabila décide de ne pas respecter cet accord ? Cette question doit être
prise au sérieux, en partant du principe qu’il ne faut jamais faire confiance à
un dictateur et qu’il y a au moins 50% des chances qu’un despote ne respecte
pas ses engagements. Les manifestations de ces derniers jours ont été réprimées
dans le sang par le pouvoir, avec au moins 40 morts selon l’ONU. Si le pouvoir
de Joseph Kabila tue et emprisonne ceux qui manifestent pacifiquement,
qu’est-ce qu’il ne peut pas faire ?
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