Je ne suis
pas un admirateur de Donald Trump. Mais au cours de sa conférence
de presse, malgré sa brutalité envers les journalistes, il a dit une phrase
m’a beaucoup touché: « Je serai le plus grand créateur d’emploi que Dieu
ait jamais créé ». Une visite à sa page Twitter confirme que l’engagement
du nouveau président à créer plus d’emplois pour les Américains est très fort.
Certes, il y
a une différence entre les mots et les actes, et on juge les hommes politiques,
non pas sur leurs discours, mais sur leurs réalisations. Il faut donc garder
les pieds sur terrain et attendre voir si Donald Trump sera, effectivement, un
grand créateur d’emploi. Mais je pense qu’il a tout ce qu’il faut pour y
arriver. C’est un homme d’affaires très prospère qui connait très bien les lois
de l’économie. Il sait que ce sont les entreprises qui créent des emplois, et
il sait ce qu’il faut faire pour les y encourager.
J’aimerais
donc voir en Afrique des leaders qui ont une détermination aussi forte, sinon
plus, que celle de Donald Trump, à créer des emplois pour les Africains. Si
nous avions suffisamment d’emplois en Afrique, des milliers de nos frères ne
seraient pas en train de se faire tuer dans la Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe dans l’espoir
de meilleurs pâturages.
Nous devons
donc juger les leaders africains sur leur capacité ou incapacité à créer des
emplois dans leurs pays respectifs. Et jusqu'à présent, on ne peut remarquer
que beaucoup de ces dirigeants ont échoué à ce projet. Pourquoi ?
Il y a
plusieurs raisons. L’une d’elles est que beaucoup de nos dirigeants ne
comprennent pas l’économie. Si nous ne comprenons pas l’économie, a écrit un
jour l’entrepreneur zimbabwéen Strive Masiyiwa, nos chances de survie sont très
limitées. Ce constat est valable aussi bien pour les individus que pour les
Etats. Et si nos dirigeants ne comprennent pas l’économie, c’est la survie des
millions de gens qui y vivent, qui est en danger ; ils prendront, sans le
savoir, des mesures qui nuisent aux entreprises, et donc à la création des
emplois. Le conseil que je peux donner aux leaders africains d’aujourd’hui et
de demain, est de chercher à comprendre l’économie, surtout pour les non économistes.
La deuxième
raison est que depuis les indépendances africaines, il y a une forte hostilité
en Afrique envers le capitalisme. La propriété privée était considérée comme étant
au cœur du colonialisme. Lénine n’avait-il pas écrit que l’impérialisme, donc
la colonisation, est le dernier stade du capitalisme ? Beaucoup de révolutionnaires
africains se sont fourvoyé dans cette rhétorique léniniste, et ont considéré
qu’ils ne pouvaient lutter contre le colonialisme et le néocolonialisme qu’en
luttant contre le capitalisme. Et jusqu'à présent, et parmi les plus éminents
intellectuels africains, la haine contre le capitalisme est trop forte.
Mais
l’histoire a montré que c’est le capitalisme qui crée les richesses, et donc
les emplois. Les pays les plus riches aujourd’hui sont les pays capitalistes, ceux-là
même qui sont considérés comme le paradis pour nombre de nos compatriotes
africains. Le Japon, la Corée, et même la Chine ne se sont enrichis que parce
qu’ils encouragent et même célèbrent la création
des emplois.
En Afrique,
les discours sur l’entrepreneuriat sont sur toutes les lèvres, mais sur le
terrain, tout est fait pour nuire aux entreprises : la corruption, le
manque de justice indépendante et crédible capable de protéger l’argent des
investisseurs, concourent à convaincre ces derniers d’aller investir ailleurs.
Mais le plus
grand problème pour la création des emplois en Afrique reste la dictature. La majorité des pays
africains continuent d’être dirigés de façon despotique et ce manque de liberté
politique et économique est très nuisible pour les affaires. C’est le président
ivoirien Alassane Ouattara qui l’a bien dit récemment lors de l’investiture du
nouveau président ghanéen Nana Akufo-Addo: « Sans la démocratie, il n’y a
pas de paix, et sans la paix, il ne peut pas y avoir de croissance économique
durable ».
Email :
ntahimperaj@yahoo.fr
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